samedi 24 décembre 2011

Pourquoi Noël? l'hypothèse du rite familial

Triste, nostalgique ou joyeux, Noël reste un rituel familial. Il est pratiqué par 95% de la population. Noël c'est faire "famille". D'une manière ou d'une autre. Evidemment pour les familles instituées et stables, cette fête reste un moyen de revigorer l'attachement à cette institution. Pour les autres, c'est plus difficile. Noël seul, même avec des enfants, peut se vivre dans la nostalgie d'une vie familiale perdue (veufs sans enfants et sans parents), celle de l'enfance ou celle d'une vie espérée et tentée ou essayée (veufs ou célibataires sans enfants et sans parents) ou personnes ayant échoué dans leur vie de couple (célibataires depuis leur rupture et sans enfants et sans parents). C'est aussi difficile pour les foyers monoparentaux. On ne parle pas des personnes abandonnées ou négligées par leurs familles. Ce sont autant de cas pour lesquels Noël peut être une souffrance ou une nostalgie. Pour les jeunes adultes qui fêtent Noël avec leurs parents, la situation peut être pénible (de longues heures à table, avec une famille élargie pas forcément appréciée) mais cela reste néanmoins une promesse, promesse d'une famille avec des enfants. A bien des égards, c'est la famille dans le regard des enfants qui structure Noël comme un rituel familial.
Pour Rosenthal et Marshall, l'importance de cette fête (qu'elle soit perçue positivement ou négativement) est la conséquence de la transmission d'un rituel familial. Cette hypothèse est basée sur le fait que le rituel de Noël constitue une connexion entre le passé et le futur, autrement dit le rituel instaure une logique de continuité dans le flux de la trajectoire de vie. En ce sens on peut penser qu'il est difficile d'y échapper...

Rosenthal C.J., Marshall V.W. (1988), Generational Transmission of Family Ritual, American Behavioral Scientist, 31, 6, 669-684.
Photo: Christophe Eyquem

lien vers l'article: http://www.culture-materielle.com/cariboost_files/Ladwein_Noel_JNRC2012_V1.pdf