lundi 21 mai 2012

Pavlov, conditionnement et publicité

On connaissait le chien de Pavlov et le conditionnement classique pavlovien. Et chez l'homme ? Eh bien ça fonctionne aussi. Une étude originale nous montre que l'homme est susceptible de saliver lorsqu'il est induit par certains stimuli. S'il ne s'agit pas de conditionnement classique il apparaît cependant que le réflexe salivaire est susceptible d'apparaître chez l'homme lorsqu'il est exposé à des stimuli symboliques.
La première expérience menée met en évidence que lorsque l'individu a préalablement été exposé à une situation dans laquelle il expérimente un déficit de pouvoir, la vue de l'argent le fait saliver. Une seconde expérience met en évidence que les voitures de sport sont susceptibles de déclencher un réflexe salivaire chez les hommes à condition d'avoir préalablement été induits par l'examen d'une situation de rendez-vous avec des femmes (il s'agissait en fait de choisir des femmes attractives parmi un ensemble de photos dans la perspective d'un rendez-vous).
Comment interpréter ces résultats? Lorsque l'individu vit ou expérimente une situation caractérisée par un certain nombre d'enjeux (le rendez-vous par exemple), il est susceptible de réagir de manière animale en salivant lorsqu'il est ensuite exposé à un stimulus qui lui permet potentiellement de maximiser la situation ayant servi d'inducteur.
Ainsi à la différence de l'animal, le réflexe salivaire chez l'homme ne se conçoit pas exclusivement sur des réflexes biologiques comme la faim (comme c'est le cas pour le chien de Pavlov). Le réflexe salivaire se déploie pour des stimuli symboliques ayant vocation à servir de moyen pour satisfaire une situation potentiellement enviable. Le second enseignement de ces études, c'est qu'il n'est nul besoin d'établir le conditionnement pour que le réflexe pavlovien apparaisse. Celui-ci s'installe de manière immédiate sur le terreau d'instincts primaires (le pouvoir, les conquêtes féminines). Il fallait bien qu'il subsiste une spécificité humaine...



Gal D. (2012), A Mouth-Watering Prospect: Salivation to Material Reward, Journal of Consumer Research, 38, April, 1022-1029.